mercredi 11 septembre 2013

Les vieilles de la pierre


Assises sur un banc
Les vieilles de la pierre
Nous comptent des histoires
D’un passé de granit.


Par la lune éclairée
La nuit s’est approchée
Pour écouter leurs plaintes
D’un monde révolu.


Elle a chanté leurs rires
Et pleuré en silence
Leurs peines et douleurs
D’un départ en attente.

Elle les a suivi
Dans ces sombres forêts
Mémoires d’outre-tombe
Des légendes enfouies.

La nuit s’en est allée
Les laissant silencieuses
Dans ce regard figé
Qu’on les vieilles grand-mères.

Le matin s’éveillant
A révélé leurs coiffes
Des croix de mousse noire
Sur leurs tombeaux d’oubli.

Au matin des silences


Au matin des silences
J’ai recouvert le vide
D’un bleu de solitude.


Je l’ai strié d’un blanc
Chemin d’inexistence
Dont les pas sont absence.
J’ai avalé le mot
Pour qu’il ne sorte pas
De la matrice rouge.
L’impatience du temps
A taché ce dessin
D’un noir grouillant de vie.
J’ai froissé cette feuille
La jetant dans le vent
Dans le monde du plein.


J’ai alors revêtu
Le manteau de la nuit
Me fondant dans le vide.

mardi 10 septembre 2013

Les bois sont sentiments humains


Les bois sont sentiments humains
Et déroulent une musique
D’un vert feuillage en nuit offerte
Par une femme de blanc pâle.

Des ombres égrènent ses mots
Font silence à ses pas bruissant
Afin d’observer longuement
La transparence de son être.

Rouge corps aux lèvres muettes
Elle s’ouvre par nos regards
Vers cet horizon d’absolu
Où le temps façonne nos vies.

Glacée sous les ombres d’un toit
Elle s’habille alors de blanc
D’un long regard en pas de lune
Sur des croisées de cœurs en rêve.

Reflétant ces blancs territoires
Perdus au firmament du monde
Elle se couvre de ramure
Dans ce bois noyé d’abandon.


Courbant nos pétales de rêve
Elle abandonne au vent nos doutes
Pour savourer avec délice
Ce doux moment de connivence.

Par un regard chargé de sens
Elle jette ces chemins sombres
Dans les anfractuosités
D’un cœur terreau de vie fragile.

Nos instants sont ainsi forgés
Par la genèse d’une lune
Par le silence de ses mots
Et de son corps effacement.