samedi 21 novembre 2015

A la confluence du rien





Tous les vrais mystères s’ouvrent

A la confluence du rien

Car ils vivent d’expédients

Et ainsi se font présence

Par l’arbre couvert de nuit

Dont les branches irradiées

De peau soufflent sur l’ivresse

D’un désamour amoureux.

vendredi 20 novembre 2015

Danse vent



Danse vent d’écho sifflant
Le grain est sable d’errance
Dans nos miroirs d’équinoxe
Où défilent les saisons.


Il s’en va nonchalamment
Par ces dunes enroulées
Jusqu’à ce regard bleuté
D’un corps sur voile marine.


Souffle long se reflétant
Sur l’écume des marées
Il réveille les silences
Des toitures d’impostures.


Ombres bruits tracées de signes
Il brosse les horizons
De nos villes dépecées
Par un pas de terre brune.

jeudi 19 novembre 2015

Ombre



Ombre planante de vos nuits telluriennes
Je danse virevolte en pas creuseur de rêves
Entre au cœur de cette sombre forêt mystère
Qui me pousse à errer au vent de vos paroles.


Mes pas échos glauques et humides résonnent
Tremblent en mur papier d'une nuit d'insomnie
Déchirent le tissu d'un accroc de lumière
Eclairant l'horizon en un jour éternel.


Ombre fugitive par mon corps achevé
Je plane errant libre d'abandon corps coquille
Egrenant lentement aux quatre coins du monde
Ce vaisseau de poussière à l’encre desséchée.


Matière décrépie dont les os de pensées
Se prolongent alors dans vos mémoires tues
Je forge un nouveau temps en chaos d'illusion
Eparpillant les mots à la peau éphémère.


Par ce temps relatif mes questions long chemin
Me poussent à déchirer le flot de vos orages
Pour inonder les cieux d’un rêve connivence
Et ouvrir la brèche d’un long temps d’écriture.

jeudi 8 octobre 2015

Amour désagrégé



Amour désagrégé
En larmes pluies amères
Par ce trop plein d’espoir
Tu chemines brisé
Dans ces terres noircies
Par l’ombre de ta peine


Pierre fendue de mort
Tu regardes au loin
Ces oripeaux de vie
Qui grouillent dans les villes
Comme autant de lumières
Blafardes et morbides.


Ombre taillée de peau
D’une terre écaillée
Tu absous tes silences
Par le regard blanchi
D’une âme effacement
Dont le corps est chemin.

jeudi 10 septembre 2015

Quand la nuit pousse drue



Quand la nuit pousse drue
Au blanc des jours sans fin
Les arbres s’enveloppent
D’un gris d’écorce rêche
Et nous disent pourquoi
Le temps se fait chemin.

mardi 4 août 2015

Tel un cheval sculpté


Tel un cheval sculpté
Dans un pli de sabot
J'ai détouré le vent
De sa langueur océane.


Entendez-vous valser
La nuit qui l'emprisonne
Et cercle sous la pluie
Ses ricochets perlés?


Au sabre des lampadaires
Courbant mes illusions
La nuit défait sa nuit
D’un bleu strié de peau.


Elle mure en finition
L'ouverture légère
D'un éclat alangui
Sur jaune scintillance.


Par son regard figé
D’un miroir déferré
Je me dit que les mots
Sont aboiements d’un corps.


Son tain de blanc laiteux
Passe en terre d’exil
Le linceul de mes jours
Qu’il enveloppe d’étoiles.

dimanche 12 juillet 2015

Transes de vie


Transe en trace blanchâtre
Bruit silence rompu
En terre corrompue
Fulgurance bestiale
Giclée rouge sang
Sur cri en vie chemin.


Transe en trace divine
D’un tourbillon union
De la terre et du ciel
Du sang en boue de peau
D’un corps fusion de mort
Coulant en flot de vie.


Transe en trace de corps
Anfractuosité
Monstre sucré en vrac
Si vrai porosité
D’une effraction hantée
D’heures en pas de terre.


Transe en trace de terre
Défectuosité
Pierre défécation
D’un limon sinusal
Aux heures possédées
Par la mort en chemin.

samedi 11 juillet 2015

Sang


Sang aimant se truelle en son corps
Se charpente en envie d’infini
Ventre sa jouissance rebondie
D’une suintance créatrice
Et pousse ses pas chemin fertile
D’un long sillon de cris assoiffés
De vie en bleu de joie d’une enfance
Si rouge d’un bonheur maternel.



Mains trempées en vie lancée de corps
De pensées en mots fleuris d’amour
Dont le fil tutélaire est tranché
Par l’acte créateur donnant vie
Par la même une mort en soi même
Qui se mue en force maternelle
Pour pousser l’enfance sur la route
Armée pour son accomplissement.

vendredi 10 juillet 2015

Et qu'importe la pluie


Et qu'importe la pluie
Dans le bleu de tes yeux
Quand toujours tu souris
A l'ombre des cyprès.


Et qu'importe l'ennui
L'attente qu'est ta vie
Quand toujours tu rayonnes
Par son cœur amoureux.


Et qu'importe l'envie
De ce corps sensuel
Quand toujours tu seras
Son éternel amant.

jeudi 9 juillet 2015

Silences


De silence en souffrance
En quêtes inutiles
Les mots sont ridicules
A poursuivre un amour.


De silence en absence
Les mots sont si légers
Qu’ils résonnent d’espoir
Bien qu’ils soient douloureux.


De silence en démence
En plaintes douloureuses
Les mots sont si fragiles
Prêts à s’écarteler.


De silence en détresse
Les mots n’ont rien pour eux
Qu’un habit rapiécé
Sur l’illusion du faux.


De silence en partance
Les mots ont refermé
Le livre de l’amour
Et détruit tout désir.


De silence en silence
Les mots ont achevé
Une vie devenue
A jamais inutile.

mercredi 8 juillet 2015

Un homme en partance



A mon grand-père
Georges-Théodore BESSE 




Dans cette soirée triste où la vie vagabonde,
Emportée par le vent de la désillusion,
Un homme en partance, emmitouflé pour l'hiver,
Erre sur le quai désert des sentiments vains.


Ses pas somnambules martèlent le présent,
Trop longue chevauchée d’un destin argenté
Se cognent aux noirceurs du tissu de la vie
Que tisse sa peine en lignes inaccessibles.


Au loin gronde un appel qui s’approche et chavire
Enveloppe cette âme et la met au supplice
D’un départ douloureux au combien désiré
Pour s’extraire enfin de ce monde déclinant.


Sa souffrance résonne en pâles oraisons
En une stridence de joie fêlée de peur
Qui le pousse à entrer dans cette onde fumeuse
Dont la porte sécrète ouvre vers l’infini.


Dans cette obscurité des choses trop vécues
Le cortège du temps s'anime lentement
Tout s'ébranle alors en un tangage effréné
Et sa vie se craquèle à l’écho du passé.


Des paysages filent vers ses rêveries
Sillonnent les passions d'une enfance heureuse
Entrent dans le pays de l’amour éternel
Où il est aussitôt condamné à souffrir.


Les rames du souci foncent sur sa détresse
Qu'un Orient sanguinaire n'a pu achever
Son voyage n'est plus alors qu'un grand nulle part
Car la vie en combat l’a brisé à jamais.


Oh pays des mirages, des douces illusions
Il recherche ta porte à l'entrée luxuriante
Pour enfin déposer la noirceur qui l'entoure
Enveloppe son corps, le réduit au silence.