jeudi 16 février 2012

Il ne faut rien

Il ne faut rien que les temps insalubres
Qui poussent l’herbe des folies légères
Vident le trop plein de l’outre qui mue
Et vont vers ces contrées d’indifférence.


Ouvrant leurs ailes en rêves de terre
Ils se font nombre et traversent nos pas
Sur les sillons de nos corps amoindris
Égarés dans les brumes de l’ennui.


Leurs voix se faisant anges salvateurs
Ils ouvrent l’aube en nous ôtant le voile
Rongé dans notre volonté d’oubli
Par le noir de nos forêts de verdeur.


Par ce réseau de fils tressés de mots
Sur lequel passent des éclats de vie
Ils couvrent d’une glaise originelle
Notre matière en transparence mate.


Au jour de ces chants embrasés de morts
Recouverts par de noires infamies
Ils ne sont plus que le tapis de peau
D’un linceul où s’ouvrent nos souvenirs.


Par ce gris d’un passé en chants d’oiseaux
Ils ouvrent la fenêtre des silences
Et pèsent sur le blanc de nos regards
Pour nous montrer le chemin de la vie.

jeudi 9 février 2012

Dans les vallées de lune

Dans les vallées de lune
Poussent des fleurs de rêve
Que l'on coupe la nuit
Pour habiller les jours
D'un manteau de lumière.


Dévalant les fusains
D'un gris outré de noir
J'observe les sillons
Dépossédés du blanc
Des présences muettes.


Emporté par ce souffle
D'attente silencieuse
Je regarde alentour
Le voile de nos temps
Et le déchire alors.


J'ouvre ainsi les saisons
A des moments propices
D'éphémères langueurs
Sur un lit d'équinoxe
Creuset de tout départ.