dimanche 13 novembre 2016

Fusion d'amour


As-tu lancé au vent ces syllabes d'amour
Pour que vienne au monde cette folle espérance
Qui étoile au levant un soleil occident?


As-tu offert au vent aux dieux immémoriaux
Ce long corps débonnaire en repli de pensées
Egrenant les chemins aux aurores des mots?


As-tu laissé au vent cette peau craquelée
D'une vie dérisoire en noir habit d'oubli
Dont l'enfance effacée redevient étincelle?


Es-tu alors entré dans ce corps minéral
D'où jaillit le torrent des vallons lactescents
En genèse de vie d'une eau pure d'avril?

jeudi 6 octobre 2016

Les sirènes au loin


☺ Photographe http://www.revedefrance.com/nouvellepage3.htm


Les sirènes au loin
D'un bâteau qui s'en va
Résonnent dans mon coeur
Comme autant de départs
De souvenirs perdus
Vers des ailleurs meilleurs.



Et ces cris de douleur
Puissants et ravageurs
Me ramènent soudain
Aux blessures secrètes
De mon lointain passé
Enfoui depuis longtemps.

mercredi 5 octobre 2016

Tu chanteras la lune


Tu chanteras la lune
Au rayon des pourquoi
Asséchant l’horizon
Des trouées de toiture.


Tu délimiteras
Le temps dans ses absences
Afin que son passé
Redevienne présent.


Puis tu traverseras
Le chemin des possibles
Dont les stries sont miroir
D’une incantation vaine.


Alors tu comprendras
Que la vie est raison
En tout point colorée
Par nos instants unis.

mardi 4 octobre 2016

Une fleur de garance


Viens ma petite fleur
Au parfum de garance
Enivrer mon regard
De ton corps volupté.


Saute dans ce ruisseau
En un trop d’errance
Où tangue le bonheur
Des rêves oubliés.


Flotte au gré de ton corps
Et tourne tes pétales
Retirées une à une
Sur un noir cœur en nuit.


Laisse-toi emporter
Par ce flot d’insouciance
D’une vie transparente
Regard en nu silence.


Drape ton corps miroir
Et lance ta jeunesse
Dans ces pas de satin
Qui naissent de mes rêves.


Fait toi dance d’amour
Onde en pas d’un chemin
En communion désir
D’un corps réalité.


Présence en jeu mouvance
Ce voile en nu caresses
Pour offrir à ma nuit
La beauté de ton corps.


Entre dans mon sommeil
En un frisson d’amour
Dans mon corps en attente
Pour ne faire plus qu’un.


Soyons ce bel amour
Qui nous unit tout deux
Chaque jour un peu plus
Jusqu’à l’éternité.

lundi 3 octobre 2016

Un temps de froidure



Dans ce temps de froidure
Où le blanc se fait grain
Le silence est un champ
Qu’il recouvre d’espace.


Il se fait serpentance
D’un chemin de sourdine
Effaçant peu à peu
Son tracé de présence.


Le silence est à bout
De ses paroles closes
Et s’ouvre aux oraisons
De mots crus de trottoirs.


Il se fait corps miroir
D’un regard en paroles
Pour sonder les couleurs
De ce nu paysage.

samedi 1 octobre 2016

Blanc d'un papier de temps


Blanc d’un papier de temps
Qui ligne en encre bleue
Une goutte de mots
Roulant en corps de vie.


Noir d’un carré de noir
Empli d’un cœur morose
Perdu au firmament
De ses pensées errantes.


Longue ronde arrondie
D’une étoile étoilée
Lançant un rouge cri
De haine et de colère.


Corps rompus corrompus
Aux confins de sa peine
D’une union désunion
Par un cœur en rejet.


Long moment d’espérance
Désespérant d’errance
En ombre temps pourquoi
Sur sa vie en débris.

vendredi 30 septembre 2016

Vent salé d'océan


Vent salé d’océan
Que chante un blanc de sable
Echo lointain chemin
D’un temps trempé de mots.


Ombres en gris ponton
De fumée recouvrance
Sur palissade noire
En marche pas silence.


Ronds pas de danse vie
Sur pilotis de bois
Sur flot de calme gris
Temps d’un chemin pourquoi.


Soir lune solitude
D’une eau en calme pli
Que pétale la pluie
Par nos pensées au loin.


Ronds d’espace incertain
Cheminement troublé
Par des mots en silence
D’un regard inconnu.


Fine pluie cœur trempé
En pointes amnésie
Qui roulent et déroulent
Des mots piochés de corps.


Parapluie sur pluie fine
Révélant une femme
Ondulation d’un cœur
En marche pas lenteur.


Azur temps d’à peu près
Sur ronde en gris nuages
Au rose suranné
D’un cœur en allégresse.


Passe chemin au loin
D’êtres en diapason
En frôlement pensées
D’une vie qui défile.


Vient l’assombrissement
D’une lune en soirée
Qui referme le livre
Des espoirs et des rêves.

mercredi 28 septembre 2016

La pierre blanche



La pierre blanche au sol
En ce qu’elle est poudreuse
Est avancée de vie
Par ces chemins poussière
Vous menant en question
Dans leur propre surprise.



Elle est cheminement
En ce qu’elle est posée
Sur un destin construit
Fait de suppositions
Et de pleines consciences
Pour vos vies souveraines.

jeudi 1 septembre 2016

Le vent brasse les vagues



Le vent brasse les vagues
D’une dentelle amère
Lissant les souvenirs
D’hommes aux corps perdus
Qui hantent les méandres
De nos rêves de peine.


Ombres voguant au loin
Sur des voiles d’azur
Ils questionnent l’absence
Par leurs corps transparents
S’effaçant peu à peu
De nos vies incertaines.

mercredi 24 août 2016

Je vous ai connu

Je vous ai connu
Dans l'ombre de vos nuits
Intranquilles et bestiales
Où vous psalmodiez
Vos peurs et vos récriminations.






Au pourpre des sanguines noires
J'ai fais de vous
Un crayon de saignée
Qui pierre en solitude lasse
L'orage de vos vies effacées.






Ce n'est plus à moi
De vous dire que la nuit
Balaie l'ombre des pas
Car je vous ai perdu
Au jour de vos certitudes.






Il eut fallu danser
Au sang des mondes clos
Où sèche l'épée nue
Mais j'ai préféré déchirer
La porte qui vous a vu sortir.

lundi 1 août 2016

Le soleil a brûlé

Le soleil a brûlé
les pages de mes livres
En punition de mots
Jugés si déplacés.


Je dois m'en retourner
Vers ce trop plein de vide
Accepter ce chemin
Des rêves calfeutrés.


Mais j'ai semé les cendres
Les graines poétiques
Sur le champ des futurs
Des lendemains joyeux.


Dans l'ombre de la mort
Il faut plier le temps
Se dire que la fin
Est chose d'absolu.


Alors on peut marcher
Vers ses questionnements
Vers son propre corpus
De phrases en lambeaux.

samedi 20 février 2016

Note de lecture "Rue des impressions" & "Nocturiales"


Rue des impressions et Nocturiales de Philippe Besse


Deux recueils de poésie édités par az’art atelier éditions, Toulouse.
Deux livres qui nous conduisent vers une  méditation urbaine en suivant les pas de l’auteur, même si la mer se trouve repliée quelque part dans un coin de l’esprit. .

L’objet livre : original, présentation soignée. Le livre de format rectangulaire tient dans la main, donne envie d’être emporté avec soi, d’être ouvert à la moindre occasion. Beau design. Graphisme de pro,  avec reprise, en grisé, des motifs de première de couverture sur certaines pages intérieures. La couverture ne se gondole pas, le livre reste impeccable après plusieurs lectures.

Rue des impressions

Formes, notes, couleurs tentent de dire en mots choisis l’éphémère et ses questionnements.
L’homme profondément seul, traîne dans les rues de la ville  l’ombre du passé ; sa mémoire au long cours qui le traverse et le dépasse. Il y a la Garonne, sa « lumière en état de fuite », il y a la lune aussi « Elle a lavé le ciel / De craies pointées de bleu / Par l’éponge des mots »
L’ombre se déroule que l’on voudrait étreindre dans le mouvement de la vie, que l’on voudrait voir danser, présence vive, proche de la joie seulement promise.
Le poète s’adresse à l’enfant du temps, l’enfant d’aujourd’hui, quelque soit son âge, soumis à l’inexistence, il aimerait l’inviter un moment à « s’allonger dans le bleuté de ses rêves, dans le vent de sa vie pour couvrir l’horizon de mots de lune »,  à regarder  « ces éclats de phrasé surgir, muses éphémères, tels des soupirs profonds d’anges rieurs »
Nous nous ressemblons dans nos absences, nous passons sur Terre comme des ombres, pour finalement nous effacer. "Ainsi fondu au ciel / à ce coeur d'horizon / J'ai enfin pour chemin / Ce fil effacement"

Nocturiales

On avance dans ce recueil en « frôlements de nuit », on devient corps fenêtre à l’écoute de l’obscur, des rêves, et du plus profond de notre être.
J’ai particulièrement aimé « Un homme en partance », poème dédié au grand-père de l’auteur. Cet homme « emporté par le vent de la désillusion », dont la « vie se craquelle à l’écho du passé ».
Nos souvenirs sont les chants d’oiseaux du passé « Ils ouvrent la fenêtre des silences / Et pèsent sur le blanc de nos regards / Pour nous montrer le chemin de la vie »… et les éclats de vie passent « par un réseau de fils  tressés des mots »

Mon impression : Cette poésie née de la nuit, s’appuie sur le versant sombre de notre présence au monde. La mémoire se refuse à l’oubli, qu’elle appelle pourtant, mais l’enfant sur la route marche vers son accomplissement. Il naît sans mémoire et abandonnera même ses souvenirs d’enfance heureuse pour entrer au pays de l’Amour ou du Néant éternel. Seuls les pas du moment présent comptent, mais la conscience du temps « nous livre à nous-mêmes et à nos propres doutes ».
Sombre, incontestablement, mais la lumière par éclats vient nous surprendre au détour d’un vers. On devine que le cœur reste toujours borderline de la joie, même si  la lucidité l’en écarte.


Carmen Pennarun