jeudi 28 octobre 2010

Un chemin perdu




(c) photographe http://almouni.blogzoom.fr/40/





Les saisons passent se ressemblent
Dans ce chemin perdu d’avance
Où tout destin se fait miroir.


On regarde couler la vie
Dans la tristesse d’un bonsoir
D’un corps noueux sec et brisé.


Il passe ainsi abandonné
Le long des murs d’indifférence
Telle une ombre de soi misère.


Il laisse place au long silence
Du cri fendu de nos détresses
Qui se replient dans nos froideurs.


Le gris recouvre nos regards
En nous disant que tout est dit
Et qu’il vaut mieux ne plus se battre.


A quoi bon dérouler le temps
Un peu plus loin un peu plus vite
Et rechercher le corps de l’autre.


Ne vaudrait-t-il pas mieux se perdre
Et plonger dans le bois du temps
Strié d’un noir d’effacement ?


Ou faut-t-il plutôt s’émouvoir
De l’éphémère des couleurs
Malgré l’assèchement des mots ?


Par cet oubli de nos mémoires
De nos passés si verdoyants
Le soir se couvre sur nos fuites.


Que reste-t-il finalement
De ces instants tracés de vie
Sur nos corps passant l’autre rive ?

dimanche 10 octobre 2010

Les noirs carrés violets

Les noirs carrés violets
Sont jaune solitude
Par les rues désertées
Des soirs luisants de vide.


Au sortir de ces rues
Une ombre s'est formée
Engloutissant l'espace
De ces lumières crues.


Mes pas claquent ces rues
En un écho bruyant
De ma propre défaite
Qui savoure ma fin.


Oui l'eau est souveraine
Quand il faut s'y jeter
Cerné par la noirceur
De ceux qui vous délaissent.


Oui la mort est grandiose
Assurément humaine
Quand elle prend la place
De toute inexistence.

vendredi 8 octobre 2010

Débarrassons le temps

Débarrassons le temps
De nos présences feintes
Et enterrons le vide
De nos matières creuses.


Laissons ce blanc de page
Recouvrir nos écrits
Par ce stylo posé
Sur nos mémoires sourdes.


Puis regardons la nuit
S'étioler lentement
Par cet oubli d'un corps
A la morne existence.


Enfin couvrons de noir
Ces instants de dépit
Pour réveiller le jour
Et ses bonheurs fugaces.

mercredi 6 octobre 2010

Des pétales au vent


Par ces pétales au vent
Tombant d’un arbre de vie
S’achèvent les saisons mortes
Qui s’éloignent nonchalantes
Fardées d’un manteau d’ennui.


Par le miroir de Psyché
Coule l’eau en intrusion
De ces âmes obsédantes
Qui résonnent silencieuses
Sur ces blancs pavés de temps.


Par la recherche d’un sens
Ordinaire et salvateur
Elles forgent nos présences
Loin des forêts de hantise
Des immeubles gris béton.


Passant le fil du rasoir
En un éclair miroitant
On traverse la paroi
Du feu des sources primaires
Par l’eau brasier blanc des mers.


Des flots en pas de marée
Roulent leurs chansons de temps
Par des pointes éphémères
Et libèrent les souffrances
De nos chemins d’infortune.