samedi 24 novembre 2012

Par dessus bord

Par dessus bord s'ouvrent les océans
Ces vents glacés perdus des horizons
Qui grandissent à l'appui de nos marges
Et voguent vers des nuits de sémaphore.


Ils résonnent en mats tressés de vie
Cabotant sur un chemin d'horizon
Pour danser sur le pli des allégresses
Dont la verdeur est bois de loup de mer.


Les marées surgissent alors dans l'écume
De leur blanc regard en bleus cirés verts
Qui frétillent d'un jaune en corps matière
Pour sonder les remords de tout départ.


Dés lors les traces peuvent se fermer
Se refermer sur ces partances nues
Qui habillent les ombres de noir songes
A travers une lampe vacillante.


Ecrit dans le cadre de l'atelier d'écriture EquiPage

Voici venir le vent

Voici venir le vent qui chante nos détresses
Souffle sur les feuilles à l’encre délavée
Par nos doigts démunis de leurs voiles d’azur
Et s’en va conquérir par son rugissement
Le chemin des départs de nos corps amoindris.


Résonnant de silence et de désespérance
Il scrute nos regards perdus dans des passés
Dépourvus d’horizon dont les paroles closes
Cherchent les ferrailles des fenêtres ouvertes
Pour ronger les pourquoi de nos réponses nues.


Valsant avec l’oubli sur le pré de nos ombres
Il dépose en limon la terre originelle
Qui recouvre de peau l’écaille de nos lunes
Et roule le sillon dont l’absence est présence
Sur l’écorce gravée d’un mat tronqué de temps.



Ecrit dans le cadre de l'atelier d'écriture EquiPages

mercredi 20 juin 2012

Les volets sont ouverts

Les volets sont ouverts
Sur l'ombre de ma vie.

Demain il va pleuvoir.

Les passants glisseront
En habits de vies tristes
Et grisaille de rue.

J'ai absorbé l'idée
D'une mort souveraine.

Autant se coucher tôt
Pour finir en beauté.

jeudi 16 février 2012

Il ne faut rien

Il ne faut rien que les temps insalubres
Qui poussent l’herbe des folies légères
Vident le trop plein de l’outre qui mue
Et vont vers ces contrées d’indifférence.


Ouvrant leurs ailes en rêves de terre
Ils se font nombre et traversent nos pas
Sur les sillons de nos corps amoindris
Égarés dans les brumes de l’ennui.


Leurs voix se faisant anges salvateurs
Ils ouvrent l’aube en nous ôtant le voile
Rongé dans notre volonté d’oubli
Par le noir de nos forêts de verdeur.


Par ce réseau de fils tressés de mots
Sur lequel passent des éclats de vie
Ils couvrent d’une glaise originelle
Notre matière en transparence mate.


Au jour de ces chants embrasés de morts
Recouverts par de noires infamies
Ils ne sont plus que le tapis de peau
D’un linceul où s’ouvrent nos souvenirs.


Par ce gris d’un passé en chants d’oiseaux
Ils ouvrent la fenêtre des silences
Et pèsent sur le blanc de nos regards
Pour nous montrer le chemin de la vie.

jeudi 9 février 2012

Dans les vallées de lune

Dans les vallées de lune
Poussent des fleurs de rêve
Que l'on coupe la nuit
Pour habiller les jours
D'un manteau de lumière.


Dévalant les fusains
D'un gris outré de noir
J'observe les sillons
Dépossédés du blanc
Des présences muettes.


Emporté par ce souffle
D'attente silencieuse
Je regarde alentour
Le voile de nos temps
Et le déchire alors.


J'ouvre ainsi les saisons
A des moments propices
D'éphémères langueurs
Sur un lit d'équinoxe
Creuset de tout départ.